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COURRIER POUR DES INCONNUS
07/06/2008 09:41
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Mon cher Ami,
Les évènements sont tellement denses, que je ne me souviens plus si je vous ai parlé de ce fameux épisode de ma vie.
C'était en 1993, depuis quelques mois déjà, j'avais aménagé dans mon petit village. Aimant beaucoup les arbres, mes collègues m'avaient offert un cèdre du Lyban. Mis en bonne place, j'ai eu soudain envie d'avoir aussi un olivier. Dans notre région, cela ne manque pas. Et puis, l'olivier, c'est aussi le symbole de la paix.
En me promenant dans une oliveraie, j'ai donc fait le choix d'un arbre de quarante ans. Le vendeur m'a fourni l'adresse d'un transporteur et dix jours plus tard, mon jardin s'agrémentait d'un bel olivier.
Un mercredi après-midi, alors que le temps était des plus printaniers, je décidai de planter sous mon olivier des pensées et quelques autres fleurs décoratives.
Le soir, en allant prendre ma douche, je m'aperçus que je n'avais plus au doigt, ma bague. Une bague assez large que j'avais faîte faire huit ans plus tôt, avec l'or de petits bijoux dont j'avais hérités de ma mère. Sur le moment je fus très contrariée. Le lendemain, je me mis en quête de la retrouver. J'eus beau fouiller la terre de tous côtés, rien ne parut.
En 2003, un an à peu près après l'apparition de mes voix, une voix très très douce me demanda si je ne voulais pas faire une décoration dans mon jardin. Sachant que leurs idées sont toujours pour moi, des instants d'enchantement, j'acceptai. Je partis à Palavas Les Flots chercher des coquillages, allai commander du ciment et du sable.
- « Voilà ma chérie, tu vas faire un cercle autour de l'olivier et préparer une petite dalle étroite puis nous collerons dessus les coquillages .» Mon petit-fils étant avec moi et aimant bricoler, nous nous mîmes tous deux au travail dans la bonne humeur.
- « Avant que le ciment sèche, écrase ta main .» Je mis donc mon empreinte. Mon petit-fils me voyant faire, vint poser sa main près de la mienne.
- « Ecris maintenant la date : 6 Juin 2003 ». A l' aide d'un petit morceau de bois, je fis ce que cette voix très douce me demandait
- « Maintenant, ma chérie, tu vas prendre la gargoulette que ton fils t’a ramenée du Maroc et nous allons la sceller sous l' olivier. Prends une petite pioche, je vais t’indiquer l'endroit. » J'avançai donc à petits pas.
- « Stop! Ici ! Juste à tes pieds, fais un trou. »
Premier coup de pioche, ma bague sortit de Terre !!!
- Mais, ce n’est pas vrai, comment as-tu fait ? Dix ans qu'elle était enterrée ! Je dis : Merci, merci, merci, puis des larmes coulèrent sur mon visage. Mais que m'arrive-t-il ? Je rêve ! Puis la voix très douce continua :
- Devant la gargoulette, fais une petite dalle de ciment et prends ensuite un petit bâton.
Dans le ciment frais un grand « D » s’inscrivit, puis la voix me demanda d’inscrire l’initiale de mon prénom.
- Dieu ! Est-ce toi ?
- Oui ma chérie, je suis ton Père créateur.
Ma joie était si forte que je me mis à pleurer.
C'est vraiment Georgy au pays des merveilles ! Je ne comprends pas, c'est si magique !
Comment douter encore de ce Père que j’adore de plus en plus !
Un autre évènement aussi tout à fait inattendu se passa un jour.. J'étais allée avec mon amie chercher du bois. J'ai une cheminée et très souvent, nous passons des soirées au coin avec des amis. Plutôt ie que i. Alors que nous allions quitter le bois où nous nous trouvions, mon amie me dit : « Attends, attends, il y a une branche superbe. » Nous avons donc embarqué cette dernière branche.
Dans la semaine qui suivit, je sais que vous allez vous montrer très sceptique mais c'est bien Pablo Picasso, en tout cas, il s'est présenté comme tel, qui m'a parlé. « Nous allons faire ma chérie (pratiquement tout le monde m'appelle ma chérie) une sculpture. »
- Mais, je ne sais pas, je n'ai jamais sculpté !
- Cela ne sera pas difficile . Nous allons faire : « Les racines de la Paix . Allez chercher la branche que vous avez ramenée du bois. Vous savez, la dernière branche. Nous allons nous installer dans le jardin et vous allez vous munir d'un sécateur. »
Quand tout fut en place, il me demanda de bien observer la branche et de lui dire ce que j'y voyais. Pas grand chose au départ. Je dus tourner la branche de tous côtés et enfin une tête de chien m'apparut.
-Bien ! Me dit-il, nous pouvons commencer à travailler. Il m'indiqua les branches que je devais couper, celles qui devaient être raccourcies etc... Je suivais ses explications et tout en travaillant, il me parlait de sa vie sur Terre.
J'avoue que Picasso n'a jamais été ma tasse de thé, mais quand ceci vous arrive, vous avez envie d'en savoir plus long. Alors ma voisine m'a offert un très beau livre de lui et j'ai appris à mieux le connaître et surtout à mieux le comprendre, car il faut avouer que sa peinture n'est pas facile. Je suis aussi allée à Paris et à Barcelone visiter des musées. Et oui ! Comme je vous l'ai déjà dit, ils me cultivent.
Donc, pour cette sculpture, j'ai dû gratter la branche, la polir, puis la peindre. Quand le travail fut fini, il me demanda, comment je comptais faire tenir tout cela. Je donnai plusieurs solutions sans qu'une seule ne se montre satisfaisante.
« Bon, me dit-il, nous verrons plus tard. »
Deux jours après, alors que j'allais accompagner mon petit-fils à l'école, en faisant le tour du rond-point, j'aperçois sur le gazon qui bordait la route, un morceau de tronc d'arbre. Je n'ai pas capté tout de suite mais au deuxième tour de rond-point, car inconsciemment j'ai refait le tour, je me suis arrêtée et ai chargé le morceau de bois. Inutile de vous dire, que rien n'y manquait, il y avait même les racines accrochées. Et voilà, j'avais trouvé mon pied. Grâce à mon voisin et à sa gentillesse nous avons réuni la sculpture au pied.
- Pourquoi un chien Pablo ? Ai-je demandé .
- Ma chérie, le chien est toujours fidèle à son maître. Quand les
humains retrouveront la fidélité envers leur maître-Dieu, nous aurons des chances de retrouver la Paix.
Comme le chien errant qui marche sur le sentier,
En recherchant son maître qui l'a un jour quitté,
L'homme, dans sa démence à vouloir fructifier
Ne sait qu'apercevoir chaussures à son pied.
L'animal, est-il plus fidèle que l'homme?
Peut-il encore mourir par amour blessé ?
Si l'on juge ces chiens qui appellent à la mort,
On sait que leur chagrin va vers l'éternité.
Ces racines qui se meurent sous l'écorce de l'arbre
Pourront-elles reverdir au milieu de ces chiens,
Ces chiens qui pleurent les morts sur ces champs de bataille
Pour faire repousser l'olivier et le thym.
Je vous laisse Ami , savourer ce poème qu’ils m’ont encore écrit après avoir placé cette belle sculpture au seuil de ma porte, à côté de la colombe de Pablo Picasso.
Je vous souhaite le bonsoir et vous dis : à bientôt.
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