Georgy ROD
Arrêt
Planète Terre
Recueils de poèmes pour grands et petits.
A la mémoire des poètes envolés mais non disparus.
A mon fils Christophe et à tous mes amis qui m'aident et me soutiennent dans cette seconde vie.
G R
Préface
Nul n'est sensé savoir de quoi demain sera fait, mais chacun de nous peut œuvrer pour que notre avenir s'améliore. J'ai regroupé ici quelques poèmes qui me paraissent utiles pour ouvrir le chemin.
Je ne suis pas grand poète, mes rimes sont souvent imparfaites et mes vers quelquefois estropiés mais mon inspiration qui vient de ce grand ciel a permis à mon âme de tout vous raconter avec générosité et grand amour.
G. ROD
1 Le coin des enfants
Dame Nature
Dame Nature se plaint.
Avez-vous vu ma robe?
Mes volants de satin
Ont perdu leurs couleurs.
Au lieu d'un joli vert
Le noir me grignote.
Mes rubans bleus aussi
Se couvrent de purin.
Mais que vous ai-je fait,
Pour me vêtir ainsi?
N'aimiez vous pas ma robe?
Enfants ! Mes chers petits !
Prenez soin de moi,
Faites vite la lessive,
Ravivez mes couleurs!
Au bal, je vais ce soir
Retrouver mon ami.
Le soleil
Le ciel est bleu,
Le ciel est beau,
Pourquoi le salir
Avec tant de fumées ?
Sur mon dessin, j'ai mis
Un soleil tout jaune.
Va-t-il un jour ternir ?
Va-t-il disparaître ?
Moi, je suis petit,
Mais dites-le aux hommes
Que pour l'avenir
Il doit rester jaune
Car mon dessin
Sera plus joli.
La petite vieille
Elle était là, assise
Dans le creux de sa chaise,
Son tablier noir
Lui tombant aux chevilles.
Elle ne pouvait plus
Mettre ses lunettes
Car ses yeux étaient
Toujours, toujours humides.
Elle pleurait
La pauvre grand-mère,
La télé
Lui prenait ses petits :
Ne plus parler,
Ne plus compter,
Comment finirait-elle sa vie ?
Mais Marc, son tout petit
Caressa son oreille
En lui disant :
"Grand-mère ! La télé
C'est fini.
Je veux que revienne
Le temps, Grand-mère,
Où nous étions réunis".
2002
Amour d'enfant
Un enfant est venu
Me prendre par la main.
C'était une main noire,
Mais c'était mon copain.
Nous avions tous les deux
Les mêmes baskets,
Les mêmes pantalons
Et les mêmes chaussettes.
Dans nos yeux aussi,
Le même regard
Tourné vers l'avenir.
Devant le miroir blanc,
Nous vîmes alors passer
Un magicien heureux.
Il avait dans ses mains,
A la place des doigts,
Dix jolis petits nains
Qui chantaient à tue-tête :
"Regardez-nous amis,
Ce soir on fait la fête.
On a toutes les couleurs
Que le ciel a choisies
Pour faire de la Terre
Une belle palette".
2002
L'oiseau
J'ai vu par la fenêtre
Passer un échassier.
Il avait dans son bec
Un petit fil doré.
Sous son poitrail velu,
Un petit rond brillait :
C'était une goutte de sang
Que l'homme lui avait fait.
Pourquoi ? Pourquoi Monsieur
Avez-vous tiré ?
Je venais sur la Terre
Un peu me promener.
Comment vais-je faire
Si je suis blessé ?
Mes petits, ma femelle
M'attendent pour dîner.
2002
La cigarette
J'ai le nez qui se bouche
La gorge qui toussote,
Maman ! Papa ! Amis !
Cessez de fumer
Cela m'empoisonne !
Vous, partis,
Que va-t-il me rester ?
De nombreux cendriers
Où les mégots foisonnent,
De nombreux cendriers
Qui me feront pleurer.
2002
Maman
Maman ! Tu es la plus jolie.
Ton bel amour si grand, ravit toute ma vie.
Tu es pour moi, un havre de très grande tendresse
Où je me réfugie pour prendre tes caresses.
Tu es comme cette fleur qui anime la toile,
Un grand cœur de douceur pour apaiser mes peines.
"Maman, Maman !" Ce doux mot bien chéri
Je le dirai toujours jusqu'au bout de ma vie.
Maman ! Maman ! Je t'aime.
Je t'aime d'un amour qui n'a pas de mesure
Car du plus loin qu'il soit, ma mémoire portera
Cet amour si fort qui nous lie ici-bas.
Ecoute maman ! Ecoute !
JE T'AIME
2002
Le clown
Habillé de haillons, la casquette de travers,
Il marche sur le sol, soufflant dans sa trompette.
Il ne demande jamais où on va le mener
Mais il suit bien toujours le grand chemin tracé.
Le nez toujours en l'air, la bouche bien coquette,
Il débite salades pour faire rire les enfants.
Et entre ses deux pieds qui font des galipettes,
Il s'étale par terre dans un enchantement.
Il a dans ses deux mains, deux gros gants qui le gênent,
Et pourtant de ses doigts, il parle un petit peu
A ces êtres qui sont là et souvent le retiennent
Pour rire encore une fois avant d'entrer chez eux.
Les lumières s'éteignent, la magie est finie,
Il enlève sa casquette et son gros nez aussi.
Sous ses haillons de cirque que son père a portés,
Il écoute le rire de ce père bien aimé
Qui un soir de fête sous les lampions brisés,
A quitté cette scène pour aller retrouver
Des enfants de cette Terre qui s'étaient envolés,
Dans ce ciel si bleu, pour rejoindre leurs aînés.
2002
L'esclave
Dans ces contrées lointaines où la terre se craquelle
Les hommes sans scrupule appellent les enfants,
Se servent de leurs bras encore bien trop frêles
Et emplissent leurs caisses de la sueur des fronts.
Ces pauvres enfants qui n'ont pour seul bagage,
Un bagage bien trop lourd à traîner dans la vie,
Taillent dans ces carrières de grands blocs de marbre
Pour garnir en des lieux les tombeaux des plus riches.
Comment peut-on avoir aussi grande impudence,
A bien servir ces âmes du sang de ces petits,
Car il faut dire là, comme dans les romances,
Que ces pieux Draculas se nourrissent de leur vie.
Ces enfants qui espèrent comme tous les enfants,
Avoir instruction et assiettes bien remplies
Auront donné leur vie à des pierres sans nom
Car l'âme blanche s'envole dès la première nuit.
En hommage à tous ces enfants qui travaillent et meurent dans les carrières pour donner aux hommes des tombeaux bien plus riches.
2004
Message aux enfants de la Terre
L'arbre
"Regarde mon enfant comme la Terre serait belle
Si l'homme avait gardé tous ses trésors cachés !
Mais il a pollué les mers et les rivières
Pour gagner belles richesses dont il veut se parer.
L'arbre dans ses racines qui blanchissent de peur
Attend la bûcheron qui viendra le couper,
Ou l'homme inconscient qui dans une grande fureur, Allume de grands feux pour bien le consumer.
L'arbre alors s'étouffe et privé d'oxygène
Se met à perdre ses feuilles comme meurent les poissons Les poissons qui nageaient dans cette jolie mer
Que les hommes sans v