Acte III
(Père pioche et arrache la plante)
Père Tu vois ma chérie, dans ce jardin si beau que tu as créé avec tant d’amour : des arbres, des massifs, des fleurs sont venus s’installer. Tous les jours tu passes des heures à regarder ces plantes et t’emplir de leur beauté. Mais voilà, bien que la terre soit souvent retournée, de mauvaises herbes viennent s’enraciner. Tu as beau creuser, piocher et retirer racines, elles reviennent toujours pour bien te tourmenter. Les nuages envoient bien souvent de grandes pluies mais elles, se délectent et relèvent leur nez.
Djy Oh, oui, Père, mais comment faire pour s’en débarrasser ?
Père Oh, ma petite fille, c’est à moi que tu demandes ça ?
Djy Et bien oui, Père, tu es le grand Dieu.
Père Non, ma chérie, je ne suis pas le grand Dieu que les hommes ont fait. Je veux le dire bien fort pour qu’enfin on m’entende. Je suis créateur d’un très bel univers mais ignore tout à fait d’où viennent mes pensées. J’ai aimé bien très fort cette mission suprême, mais là devant ces herbes qui ne cessent de pousser, je suis bien triste de voir que le mal gagne la terre, cette terre que j’ai longtemps aimée.
Djy Père, tu ne nous aimes plus ?
Père Oh, si ma petite poussière, je t’aime et je vous aime tous du plus profond de moi, car depuis ce beau jour, ce troisième millénaire, mon cœur s’est mis à battre plus fort que jamais.
Djy Oui, Père, ce fut pour moi un grand mystère, un amour immense est venu m’inonder et dans cette fleur que tes mains m’ont bien peinte, j’ai entendu ta voix me dire au fond de ma pensée : « Bon anniversaire ma chérie. »
Nous étions au troisième millénaire et je fêtais mes 61 ans.
C’est drôle comme ce jour résonne dans ma tête et pourtant je me souviens qu’on m’a crue grande folle. Et oui, encore ces hommes qui toujours veulent défaire ce que toi Père donne sans compter.
Je me souviens que j’ai fondu en larmes, mais tu m’as dit très vite que nos larmes se mêlaient. Alors j’ai bien compris que toute cette belle histoire était mon beau vécu que j’avais oublié.