3 L’île au Scarabée
« Es-tu bien installée dit Grand-père, à Amandine, nous partons voyager. »
-Oui Grand-père, je suis bien couverte.
-Alors décollons !
De longs soleils passèrent, des mois et des années, des années et des siècles, et oiseau blanc ne revenait.
« Comment, se dit Oiseau d’or, comment a-t-elle pu me quitter ? Je l’ai aimée bien plus que l’aurore, pourquoi, pourquoi m’a-t-elle abandonné ? » C’est alors que versant d’innombrables grosses larmes, des larmes et des larmes que son cœur retenaient, des mers et océans vinrent prendre grandes places sur cette Terre si belle qu’il avait bien créée.
CYBELE se trouvant sur un petit bout de Terre, voit autour de celle-ci des eaux l’encerclaient.
« Mais qu’arrive-t-il comment vais-je faire pour bien semer mes graines dans toutes les contrées ? » Dois-je rester isolée au milieu de ce plan ? Est-ce, ce bel oiseau qui me donne abris ? »
Ne sachant trop que faire, elle se met à pleurer.
Des soleils se levèrent, des soleils se couchèrent, sa vie ne semblait plus avoir aucun attrait. Alors elle marche sans but et avec peine afin d’en découvrir, peut-être le secret.
Arrivé tout au bout d’un chemin de traverse, elle découvre une plage où la mer jouait. « Tiens se dit-elle, pourquoi les eaux avancent et reculent ? Réfléchissent-elles avant d’aller plus loin ? Veulent-elles me parler ? Peut-être me mettre en garde ? Je vais donc passer et continuer mon chemin. »
« Ouf ! dit une vague, on l’a échappé belle, avec de l’eau salée, on perd notre CYBELE ! »
-Et oui Grand-père, le sel cela brûle les plantes ! C’est la maîtresse qui nous l’a dit !
-Oui, ma chérie !
Après une longue marche sous un soleil ardent, elle aperçoit près d’elle des marques sur le sable. Etonnée de trouver de si jolis dessins, elle se met à chercher l’auteur de cet ouvrage. Ne voyant aucune âme dans les alentours, elle s’assoit un moment pour reprendre haleine. Et alors qu’elle pose sa main sur le sable, elle sent un grattement près de son petit doigt. Un joli scarabée sentant une fraîcheur, émerge du sable où il s’est enterré.
« Oh, petit ami, comme tu es beau ! Je m’appelle CYBELE, déesse de la Nature, et toi, quel est ton nom ? »
-Scarabée, ma belle ! Scarabée d’or.
-Il est vrai que ta carapace est belle ! Au soleil elle brille très fort !
« Oui, dit le scarabée, c’est pour cela que je plonge sous le sable pour ne pas en user les reflets. »
-Dis-moi beau Scarabée, te plais-tu sur cette île ? Y a-t-il longtemps que tu en es son hôte ?
- Oh, Déesse, je ne saurais le dire ! Je crois bien y être depuis deux mille ans ?
-Deux mille ans ! Reprit CYBELE, mais qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?
-J’ai erré sur les plages, j’ai erré sur les terres et puis un jour, j’ai pensé qu’ici, je pourrai être heureux.
-C’est donc une Terre où je peux rester ?
-Bien sûr, dit scarabée, si tu le veux bien !
-Bien, je vais donc grimper là-haut sur le rocher, car moi, j’aime bien le soleil mais j’ai une préférence pour les coins ombragés.
-Oh, Belle Déesse ! Si tu veux des ombrages, il te faudra les créer, car ici, les rochers et la plage sont les seules beautés.
-N’aie crainte Scarabée, je vais me mettre au travail et faire de cette Terre un endroit bien douillet. Quand tu auras fini d’arpenter toutes les plages, tu pourras venir chez moi et bien te reposer. Bon, je te remercie d’accepter ma présence, et maintenant il me faut m’en aller, car la nuit va venir et la route est bien longue avant de trouver où je plante mes souliers.
Après de grandes promesses, promesses d’amitié, CYBELE laissa Scarabée dans toutes ses pensées. Elle gravit lentement un grand rocher lunaire. Rien, rien n’y avait poussé. « Et bien dit-elle, il était temps que j’y mette les pieds ! » Et en disant cela, elle se mit à chanter :
Arbres, taillis et fleurs
Où êtes-vous mes sœurs ?
Venez me retrouver
Pour la prospérité !
Arbres, taillis et fleurs,
Où êtes-vous mes sœurs ?
Je vous attends ici
Pour faire un paradis !
Comme par le passé, elle chanta sa chanson toute la nuit sous la Lune montante, et le matin. Quand le soleil parut, partout où ses pas avaient foulé le sol, des fleurs, des arbres et des taillis avaient pris racines. Elle n’eut alors que l’embarras du choix pour choisir sa maison. Une jolie maison faite de branches d’arbres qui se pliaient au dessus d’elle pour bien la protéger.
En disant cela, Grand-père avait baissé la voix car les yeux d’Amandine doucement se fermaient. Il reprit la chanson en chuchotant cette fois pour ne pas réveiller son petit lapin blanc.
Arbres, taillis et fleurs
Où êtes-vous mes sœurs ?
Venez me retrouver
Pour là………
Il laissa en suspend la toute dernière phrase, se leva doucement, sortit de la chambre et referma la porte.
,