6 Un moment convivial
-Hum ! Grand-mère j’ai faim dit Amandine.
-Va vite te laver les mains et viens à table !
Amandine court dans la salle de bain, frotte ses mains en ne laissant pas couler l’eau trop longtemps. Elle sait que Grand-mère est intransigeante sur ce point : « Pas de gaspillage dit-elle, nous devons faire attention à notre planète ! »
Sur la table, Grand-mère a déposé une belle salade composée et du pain frais.
Grand-père s’assoit. Amandine tente de piquer une olive dans le saladier.
« Amandine ! dit Grand-père, tu sais qu’on ne doit jamais commencer à manger tant que toute la famille n’est pas à table et surtout Grand-mère qui a préparé le repas !
« C’est une marque de politesse et de respect. »
-Pardon Grand-père, mais c’était juste une petite olive !
-Non, ma chérie ! Grand-mère a passé toute la matinée à cuisiner, tu peux bien attendre une petite seconde !
-Oui, Grand-père !
Grand-mère ne tarde pas. Elle ramène avec elle la cruche d’eau.
« Grand-mère, il n’y a plus de coca ? »
-Ah ! Ma chérie répond Grand-mère, à table, on boit de l’eau. Toutes ces boissons remplissent l’estomac et empêchent de profiter des bons repas.
-D’ac ! D’ac ! Répond Amandine.
-Allez, bon appétit à tous ! dit Grand-père.
Grand-mère sert Amandine en salade et lui présente la corbeille de pain.
-Merci Grand-mère, ça a l’air d’être bien bon ce que tu as préparé !
Le repas se passe dans le calme. Amandine raconte à Grand-mère quelques détails de l’histoire qui l’ont le plus marquée.
-Tu sais Grand-mère qu’avant, mais bien avant ! Des soleils et des soleils en arrière, les hommes parlaient comme les animaux ?
-Oh ! Dis Grand-mère, en faisant un clin d’œil à Grand-père, je crois que ce temps là est revenu.
-Pourquoi tu dis ça Grand-mère ?
- Parce que ma chérie, quand je vais au marché, j’entends des enfants qui parlent à leurs parents comme à des chiens ! Ils crient dans la rue, disent des mots très incorrects et se conduisent quelquefois très mal !
-Moi non, Grand-mère ! Je ne crie pas dans la rue, maman me l’interdit. Elle dit que nous devons respecter les autres et ne pas les ennuyer avec nos bavardages.
-Elle a raison dit Grand-mère, mais beaucoup d’adultes maintenant semblent l’oublier ! Avec tous leurs portables, on est au courant de tout, c’est une agression perpétuelle ! Quel siècle, ma petite ! Quel siècle !
Bon dit Grand-père, nous ne referons pas le monde ! Comme pour couper court à toutes discussions.
Dehors, le ciel s’assombrissait, une petite pluie fine arrosait la nature. Le chien du voisin aboya.
-Tiens, le facteur est en retard aujourd’hui !
- Grand-mère, grand-mère ! Puis-je me lever de table et aller chercher le courrier ?
-Vas-y ma chérie !
Amandine court dans le jardin, prend deux enveloppes que le facteur lui tend et revient s’asseoir.
Il pleut Grand-mère, il pleut !
-Mon dieu, dit Grand-mère, mon linge va se mouiller !
Tous les trois se lèvent aussitôt et vont ramasser le linge qui effectivement commence à s’humidifier.
-Il sera bon à repasser dit Grand-mère, je n’aurai pas besoin de vapeur.
De nouveau à la maison, le repas terminé, Grand-père demande à Amandine si elle désire connaître la suite de l’histoire.
-Oui Grand-père, mais après j’aiderai Grand-mère à ranger le linge. Tu sais, c’est toujours moi qui vais le mettre dans les placards. Grand-mère dit toujours : « il faut avoir de l’ordre, si on veut avoir l’esprit libre et reposé.»
-Tu crois ça Grand-père ?
-Si grand-mère le dit, c’est qu’elle a du le tester !