Mes enfants
Y a-t-il plus grand bonheur pour un cœur de mère
De fonder grande famille autour d'un foyer ?
La mienne je me souviens, était joie et lumière
Dans une maisonnette comprenant jardinet.
Le matin, vers sept heures, quand le réveil sonnait
Des bols et des tartines garnissaient grande table.
Dans leur demi-sommeil, les cheveux en bataille,
Mes enfants s'abreuvaient de lait et chocolat.
Bousculés par des mots que l'horloge demandait,
Nous empruntions la route bordée de grands platanes
Et dans un vrombissement d'abeilles déchaînées,
Nous regagnions la ruche où travail attendait.
Le soir, fatigués par toutes ses leçons
Que leurs petites têtes essayaient de fixer,
Nous reprenions la route sous une pluie battante,
Leur pouce dans la bouche, tout prêts à sommeiller.
Que n'ai-je profité de ce temps chaleureux ?
Mes enfants ont grandi et tous s'en sont allés
Vers des horizons pour moi bien inconnus,
Car de leur vie si belle, dont ils m'ont fait cadeau
Il ne reste dans mon cœur que de jolies photos :
Des photos qui pour moi appellent souvenirs
Et quelquefois regrets de ces moments si beaux
Dans lesquels, j'aurais dû bien plus souvent leur dire :
"Je vous aime, je vous aime mes tout petits marmots."
Le savent-ils maintenant qu'ils ont fondé famille,
Que leur maman regrette bien ce temps !
La vie va de l'avant, les destinées aussi,
Alors peut-être qu'un jour, cette maison si vide
Verra revenir à elle tous ces beaux enfants.
Georgy Rod 2003
Mes petits enfants
Ils sont au nombre de trois, trois petits chérubins
Que j'ai bercés un jour dans un bonheur bien grand.
De leur petite enfance, je garde souvenir,
D'un gros bouquet de roses trop vite épanoui.
En effeuillant leur vie, grands moments de tendresse,
Mon cœur s'est empli de nombreuses caresses.
De leurs petites mains aux orteils potelés,
Mon regard de grand-mère les a bien dévorés.
Accrochés à ce mont de breuvage laiteux,
Leurs yeux encore aveugles se fermaient doucement.
Gardaient-ils en ce jour images de l'Univers ?
Nul ne saura le dire, rien qu'en les regardant !
Leur sourire reste bien, pourtant énigmatique !
Car ne voyant encore que silhouettes confuses,
A qui dédieraient-ils de si gracieux sourires
Si ce n'est à leurs frères qui l'accompagnent toujours.
Petits-fils de mon cœur enfants de mes enfants,
Je vois dans vos regards nombreuses ressemblances
Avec ces pères et mères que j'ai moi-même bercés.
Comme si la vie n'était qu'une très grande balance.
2003
L'amour
d'une mère pour son enfant
Devant ce bel enfant que son ventre a porté
Elle ne savait que faire pour bien le soulager.
Cette vie qu'un matin elle lui avait donnée,
Il voulait maintenant qu'elle la lui reprenne.
Dans ce cœur de mère où chagrin se noyait,
Souffrance et tendresse menèrent grand combat.
Les jours s'écoulaient dans des brouillards épais
Sans que nul ne vienne pour apaiser son glas.
Devant ce grand tourment que son âme vivait,
Elle sentit en elle les laves d'un volcan,
Et de ce labyrinthe où son esprit bouillait
Elle vit enfin jaillir des roches d'apaisement.
Cet enfant qu'elle aimait autant que Dieu le père,
Elle le voulait heureux mais dans d'autres horizons,
Alors dans un élan d'amour et de tendresse,
Elle délia ce corps de son cordon d'argent
Pour que son petit, son bébé de naguère
S'envole vers le ciel pour y retrouver Dieu.
Sans une grande foi envers cette vie céleste,
Elle n'aurait jamais pu accomplir ce geste.
Son enfant, son petit est heureux maintenant,
Elle s'en remet à Dieu pour faire pénitence.
Dieu acceptera-t-il devant ce sacrifice
De pardonner une mère qui l'a un peu trahi ?
Ou sera-t-il heureux de tendre enfin les bras
Vers cet adolescent qui dans un désespoir
A imploré le ciel avec toute sa conscience
De quitter sa famille pour retrouver l'espoir.
4
La Nature
et les hommes
Insouciance de l'homme
Du plus profond des âges,
L'homme a toujours douté de Dame Destinée.
Elle a pourtant écrit une longue histoire
Que les hommes ont toujours refusée de goûter.
Se sont-ils abreuvés à cette eau bien trop pure ?
Et non, ils ont voulu regarder bien plus loin,
Aborder des sommets que cachait la nature
Afin que toute leur vie ne soit pas botte de foin.
Mais dans leur inconscience à vouloir s'enrichir,
Ils ont détruit Nature, cette femme de bien
Et sans plus hésiter, ont bâti leur armure
Mais une armure de paille perdue dans le lointain.
Retrouverons-nous ainsi ce beau livre d'histoire ?
En avons-nous gommé les plus beaux des chapitres ?
L'avenir nous dira si l'homme dans sa mémoire
A pu en retenir toutes les belles lignes.